Encyclopédie d'Océania
La guerre entre Trang-Ouhl et Whylem
Trang Oul et Whylem étaient deux villes riches, au rayonnement culturel très important, la première pour les nécromanciens et la seconde pour les mages. Chacune disposait d’ institutions de recherche et de formation de ces disciplines, l’une pro- et l’autre anti-Fondateur. Autant dire que ces villes étaient rivales de tout temps. Mais comment en est-on arrivé à cette guerre destructrice, qui a laissé ces deux villes pourtant riches exsangues ? Aujourd’hui, rien n’est encore sûr entre les différents tenants et aboutissants et le rôle des protagonistes, cela est trop récent pour avoir fait le tri.
Tous sont d’accord pour affirmer que la tension montait sans cesse entre les villes, tant sur le plan religieux, commercial que culturel. Un traité commercial qui avantage l’une, l’inauguration de la nouvelle tour des Mages, l’intronisation en grande pompe du Démiurge Mortelune, suivie du lendemain d’une immense célébration à la gloire des Fondateurs chez l’autre… Le climat était explosif, et chacun faisait monter la pression, voulant être le « plus » ! Il apparaît cependant qu’un fait anodin allait amorcer la fameuse Guerre.
Un navire nécromant, devant amener une momie déterrée de Lut Golein, fut attaqué. Cela mis le feu aux poudres. Une réplique cinglante et glaciale fut mise en œuvre par Mortelune, coulant un convoi commercial de 3 caravelles de Whylem. La réponse du Duc Henri Menz ne se fit pas attendre, il tua par la loi, le poignard et le poison tous les nécromants et sympathisants de Trang Oul à sa portée. La Guerre était lancée. Une Guerre sans égale, dont les principaux acteurs étaient de force magique.
Par accord tacite et par coutume, les rencontres se firent en mer, à bord de frégates rapides et manœuvrables, de trois-ponts lourdement armés. Et tous ces mages et nécromants qui se jetaient des sorts, faisant apparaître l’épouvante du ciel, de la mer. Combien de marins fous croise t-on encore dans l’une ou l’autre de ces villes, habités à jamais par le souvenir de ce qu’ils y ont vu et vécu ?
Les éléments des Fondateurs en furie répondaient aux monstres abyssaux et autres horreurs de non-vie amenés par les nécromants. Ces derniers savaient-ils ce qu’ils faisaient, ou bien prenaient-ils n’importe quel corps mort enfoui dans les tréfonds de la mer ? Personne ne le sait, mais ils ramenèrent des horreurs des bas-fonds marins. Les plus grands durent être détruit par un fort groupe de mages, feu et glace contre la non-vie. Et il en résultat une aberration magique, encore inexpliquée.
Des zones de magie entropique ! Les différentes magies luttent encore entre elles, Fondatrices contre nécromantes. Quiconque y entre en sort rarement, et pour les malheureux qui s’en sont sortis, ils étaient gelés, brûlés et momifiés par endroit. Une aberration, qui n’aurait jamais dû voir le jour. Bref, la Guerre était dans une impasse, nul n’arrivait à prendre le dessus, des hommes, des mages et des nécromants mourraient par centaines. La volonté des Titans s’accomplissait, chaque mage mourrant éliminant un peu plus la magie d’Océania et affaiblissait les Fondateurs, et pourtant tous continuaient la Guerre.
L’annonce de la fin vint d’un plan conçu par Mortelune, conçu pour affaiblir sans tuer le Duc Menz, le rendre impotent et débile. Un groupe de nécromanciens puissant fut envoyé à Whylem, pour y accomplir un rituel encore inconnu maintenant. Se réunissant dans une maison non loin de la Citadelle, ils commencèrent leur sombre rituel. Cependant, tant d’énergie nécromancienne ne pouvait passer inaperçue dans le bastion des mages. Une longue bataille s’ensuivit, pendant laquelle le rituel aboutit, amenant le Duc dans l’état que nous connaissons tous aujourd’hui, faible, malade. Tous les participants de cette bataille à Whylem moururent, la maison explosa et cette rue est maintenant le théâtre d’un affrontement entropique des plus puissant. On raconte que certains prisonniers y sont aujourd’hui menés pour l’examiner plus en profondeur…
Cependant, cet acte eut d’énormes répercussions sur la Guerre. Après cette traîtrise, chaque camp envoya des troupes au sol, au lieu de se battre sur mer. Le bilan fut la destruction de nombreux bâtiments, des pertes humaines terribles et un pillage systématique des deux villes. Un cessez-le-feu fut conclu, les villes exsangues ne pouvant plus se permettre la Guerre. Maintenant, chacune reconstitue ses forces, rebâtit, en attendant l’heure de la revanche…
Conférence du Sage Vidal, Véran
