Encyclopédie d'Océania


L'extermination des elfes

"Quand Elydalandor est tombée, tous ont fui hors de la ville en direction de Firel, concédant le dernier de nos bastions à l'Alliance. Une fois parvenus à Firel, la ville des Sombres, nous avons pu constater que nous n'étions pas les seuls Clairs à avoir trouvé refuge en ce lieu abominable: des Systylliens, des Urlothiens, des Symuriens et j'en passe s'étaient déjà trouvés un abri de fortune en cette cité. Cela faisait des siècles que ma famille et moi n'étions pas allés chez les elfes Sombres... et je dû y retourner, seul cette fois ci.

Le lieu exhalait toujours la putride odeur de la décomposition caractéristique des Sombres: je répugnais cet endroit... cet endroit où mon feu père Tayounil avait trouvé la mort... cet endroit, et ses habitants: cette terre désolée qui n'a toujours été que poussière, et ces elfes créés par Charon m'écoeuraient... On dit d'ailleurs que c'est Le Passeur qui aurait orchestré cette guerre... cette horrible guerre insensée.

Je m'aventurai sur la plaine désertique, à la recherche d'un gîte pour la nuit. Je croisai un Sombre: à son regard, je compris que nous n'étions pas les bienvenus. Soudain, un Clair monta sur un roc, et prit la parole. C'était notre roi: Léonidas, il avait échappé à l'Alliance apparemment. Je me souviens encore de la lueur dans son regard, de l'intonation de sa voix, et son discours résonne toujours dans mon crâne:

-"Peuple de Firel, nous avons été chassés de nos terres par la folie des nains ! Nos familles ont péri sous le joug des humains ! Mais nous sommes toujours là ! Cessons donc ces querelles absurdes d'elfes "Clairs" et "Sombres" ! Nous sommes elfes avant tout ! Et nous, fier peuple des elfes, ne nous laisserons pas exterminer par l'oppresseur humain ! Sur cette terre sont rassemblés près de 10000 de nos frères, et 10000 autres sont en marche vers Firel ! L'ultime affrontement se prépare, celui qui décidera de l'extinction, ou de la survie de notre peuple: mais nous serons bientôt assez nombreux pour triompher de nos opposants !

Rien n'est joué, ne perdons pas espoir: car l'espoir, c'est tout ce qu'il nous reste, aussi bien à nous, elfes blancs, qu'à vous, elfes noirs."

Il redescendit alors, ovationné par un grand nombre de Clairs et applaudit par quelques Sombres. Le même elfe qui m'avait auparavant regardé amèrement revint alors sur ses pas et m'invita à passer la nuit en son logis. L'idée de ne pas avoir à coucher dehors me réconfortait, bien que je ne parvins tout de même pas à fermer l'oeil de la nuit. Au matin, comme prédit par Léonidas, 5000 hommes parvinrent au camp: aussi bien des Clairs que des Sombres... des soldats pour certains. L'un d'eux sortit des rangs pour parler: il nous apprit que les armées ennemies marchaient sur la ville. Au total, 3000 à 5000 soldats arrivaient, Nains et Humains compris.

Certes une grande partie de nos hommes n'étaient pas des soldats contrairement à l'armée adverse, dirigée par Thorrlin, qui jusqu'à maintenant avait remporté chaque bataille. Mais nous n'avions plus rien à perdre: et pour cette unique raison, nous étions invulnérables. Nous le pensions. L'ordre fut donné: chaque elfe capable de tenir une arme fut équipé et rejoignit les rangs. Très bientôt, le cor de guerre sonnerait. Deux jours plus tard, l'armée était prête, composée d'hommes bien portants, mais aussi malheureusement d'enfants et de vieillards. Nous n'avions pas le choix, cette bataille allait être la dernière.

Les généraux, qui avaient établi une stratégie, nous informèrent du lieu et du moment de l'affrontement: il était convenu d'attaquer de nuit, sur une vaste plaine en bordure de forêt. Ainsi, nous, les Clairs, pourrions prendre l'ennemi à revers par les bosquets tandis que les Sombres eux profiteraient de l'obscurité pour frapper: nous tirerions alors avantage de la situation. Le cor sonna: nous fîmes route vers le champ de bataille, Clairs et Sombres encapuchonnés marchant côte à côte. La nuit tomba, et au loin, les lueurs des torches adverses se rapprochaient dangereusement. L'heure était proche, notre destin aussi.

L'armée adverse était à proximité, une heure de marche peut-être. Je fus séparé des Sombres pour partir avec mes semblables dans la forêt. Soudain, les bruits de pas stoppèrent, et je m'arrêtai également. On entendit un cri venant des Sombres: AOUH ! Puis, un vacarme assourdissant se fit entendre, c'était le bruit de 10000 Sombres fonçant droit sur l'ennemi. Notre roi Léonidas comprit que c'était le moment, il cria: "Montrons aux Sombres ce que nous savons faire, faites honneur à notre peuple, et combattez avec courage ! Boutons les Nains hors de nos terres ! Chargez !"

Sous l'ordre de notre roi, je courus, précédé et suivi de milliers des miens. La forêt était notre environnement, et nous mouvoir en son sein nous était aussi aisé que sur une terre plane. Arrivés à hauteur de l'armée ennemie, quelque chose nous parut bizarre: le bruit caractéristique de lames s'entrechoquant ne se faisait pas entendre. En nous rapprochant de la lisière de la forêt nous constatâmes avec effroi que seule une poignée d'elfes Sombres étaient au corps à corps avec l'ennemi: environ 1000, peut être un peu plus. Qu'était-il advenu des autres ? Avaient-ils fui ? Nous avaient-ils abandonné ? Non: ils étaient déjà morts. En effet, en regardant vers l'arrière du champ de bataille, nous vîmes des milliers de corps inanimés, gisant au sol, entourés d'une mystérieuse fumée jaunâtre. Nous nous précipitâmes l'arme au point sans savoir exactement ce qu'il s'était passé pour les Sombres.

Nos ennemis firent alors feu sur nous, mais leurs flèches étaient des plus étranges: à leur pointe se trouvaient des fioles remplies d'un liquide incolore qui, lorsque la fiole se brisait, explosait en un nuage jaune provoquant d'atroces douleurs aux elfes touchés qui, se vidant de leur sang par tous les orifices, mourraient en quelques secondes. Je fis de mon mieux pour éviter aussi bien la fumée que mes compatriotes contaminés, mais les salves ne cessaient pas, et mes frères tombaient par centaines ! Cette épidémie se répandait à une vitesse folle... c'était surement l'oeuvre des titans ! Ils sont tous morts, tous ! Devant mes yeux...

Enfin, quand il ne restait plus que quelques dizaines d'elfes, nos ennemis nous firent prisonniers. A l'heure qu'il est, nos familles sont surement déjà à Zearth: il s'agit d'une vallée située au sud de Firel... Les femmes avaient pour ordre de fuir là-bas si la bataille tournait mal. Voilà, vous savez tout. Pitié, maintenant, je vous en prie, tuez moi... je vous ai donné ce que vous vouliez. Je vous en supplie... mettez fin à mes souffrances et à mes tourments..."

Ce sont toutes les informations que nous avons pu obtenir à ce jour. Ce témoignage était celui d'un certain Llanowar: il concordait avec les autres. Ces rumeurs concernant cette "maladie" titanide usée par les nains doivent être enterrées au plus vite: la population ne doit pas soupçonner l'existence d'une telle alliance avec le Passeur. Demain, dès l'aube, une équipe partira pour Zearth afin de procéder à l'élimination des derniers survivants.

Rapport d'interrogatoire du 12 février 10445, Silim.

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