Encyclopédie d'Océania


La découverte de la Terce

Voyez, voyez ! Vous, qui savez voir !
Nourrissez vos yeux à en cligner de la carte d’Océania.
Ouvrez grandes vos paupières sur le continent septentrional, jusqu’à ce que vous pleuriez aux vents glacés qui le balayent ; jusqu’à ce que le froid brûlant y solidifie vos larmes en maintes stalactites…
Voyez-vous désormais ce continent polaire au nord du Nord ?

Tous les parchemins d’océania s’accordent à dire que ce continent inhospitalier est oublié et le restera jusqu’au prochain réchauffement climatique…

Pourtant il y a quelques décennies de cela, Bral Burgane l’explorateur y a séjourné : problème de cartographie, il avait bu paraît-il, et le cap modifié par ses soins au timonier, avant son quart de repos ; les avaient au matin échoué sur un récif glacé (ou « berge glacée », appelé par les anglophones « ice-berg ») à l’ouest de ce continent perdu…
Il en est revenu, certes seul, un peu fou avec des mœurs étranges (il se nourrissait de morts), mais il est revenu !
Bref, avant d’être emporté à jamais par sa folie et le terrible incendie qui ravagea la taverne où il dormait soûl, sous une table ; il avait gribouillé quelques notes sur son ivre de bord. Son LIVRE, Pardon ! Les voici :

Récit d’expédition par le capitaine Bral. Burgane l’explorateur :

1er jour : « (…) Froid…, plus que ça aux lèvres. …Froid, on a débarqué les baleinières. « Le Sobre » s’est brisé le cœur sur un récif froid. L’équipage ? Des mutins par ma barbe. Y’m’ont laissé une place dans un canot contre tout l’or du Sobre.
On a posé des tentes, elles ont pas fait une heure ! Le vent est si froid. Les gars essayent le feu, y ont monté une barque pour couper le vent, il a tourné… J’sens plus mes doigts, y’m’reste plus que deux bouteilles…
(…)

Y ont réussit l’feu avec ma dernière bouteille et la baleinière. Où qu’on va dormir, crétins ! 2eme jour : (…) On a presque pas dormi. Y’a trois marins qui y sont arrivés, s’réveilleront pas les bougres, y ont gelé… Ma faute qui disent ! Veulent me pendre, mais les cordes sont parties au feu. Pu rien à boire…
(…)
Le feu s’est éteint et pis y’a des bêtes qui sont arrivées ; y marchent comme nous, mais on y voit pas les yeux. C’est des peaux qui sont sur eux. Les gars ont peur mais on les suit, y ont pas froid, eux…
(…)
Rentrés dans une grotte, un trou où y’a pas d’vent : une cité ???
(…)
Y fait chaud ! Les hommes sont tous taillés dans du roc, y valent bien deux d’mes marins, chacun.

3eme jour : (…) J’ai pu dormir et manger chaud, mon rhum me manque et je suis sobre ! Jamais je n’ai vu de lieu semblable : certaines salles donnent sur l’océan ou sous l’océan, devrais-je dire. On y voit l’eau et quelques rares poissons….
Jérémy, Comanche et big Jack se sont fait amputer, extrémités gelées…
Ce sont les femmes qui dirigent ici ! Que les hommes sont lâches, une torniole et je les ferai marcher droit, moi! Deux femmes blondes à la peau nacrée ont emmené Bold et Keller par la main…

5eme jour : (…) Un banquet a eu lieu en l’honneur d’une vieille femme. Elle est morte pendant le repas. Ils ont chanté en dépeçant son cadavre… Tous ont goûté, les gars ont vomi, son corps était encore chaud, on veut s’en aller… Je suis sobre et cela ne me convient guère !
(…)
Une femme m’a tiré par la main…

??eme jour : (…) Une femme m’a tiré par la main… J’ai perdu la notion du temps.

Xeme jour : (…) Les hommes nous ont poussé sur trois coques de noix, radeaux de malheur, ce sont leur bateaux de pêche… J’touche pas à la barre et interdit de voile…

XXeme jour : (…) Un mal étrange frappe l’équipage, c’est le deuxième qui meurt dans son sommeil … On n’avait plus rien à bouloter, alors…

XXzeme jour : (…) Il fait moins froid ici ; les mers chaudes nous attendent… Enfin elles m’attendent… Plus rien pour congeler, ça commence à sentir !

XXzeme jour : (…) Terres à l’horizon ! Il me faut du rhum !!!!! (…) ».

C’est ainsi que s’achèvent les notes du capitaine B. Burgane l’explorateur. Jamais personne n’eut de nouvelle des deux autres bateaux de pêche et de leur équipée… L’on ne peut que supposer, dans notre fort intérieur, qu’un mal étrange les a menés à leur perte.

Nul depuis ne s’est aventuré vers ce village baptisé « Terce » par l’explorateur B.Burgane. Nul ne s’est intéressé à ces berges de glace, ni cartographié cette cité, peut être née de l’esprit de ce soûl, de ce fou ! Rares sont ceux qui ont lu ce grimoire, voyez-vous…

Ce manuscrit fut légué à la guilde des trésoriers, enfermé dans une poussiéreuse armoire… Ainsi, Terce restera aux yeux de tous un mystérieux fantôme, un imaginaire impossible à situer avec précision sur une carte. Et puis de toute façon, la Terce existe-t-elle vraiment ?

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