Contes et légendes d'Océania


L'art du conte en Terce

Je me rappelle d'un temps où les sons emplissaient mon cœur, d'un temps autre que celui du chasseur, du pêcheur, du cuisinier. Un autre temps que celui du repas, du tannage et de la fabrication d'objets, d'outils du quotidien.

C'est le temps du conte, celui de la narration, du silence de tous, de l'émerveillement de chacun à l'écoute d'un seul. Qu'il soit chanteur ou bien conteur, poète ou bien barde, bout en train ou dépeceur… Et pourquoi suis-je nostalgique de ce temps, pourriez-vous me dire ? Pourquoi suis-je si attaché à cette pratique ancestrale au coin du feu, dans le tréfonds de ma cité ? C'est qu'elle instille chez moi la tranquillité, la cohésion, la sécurité et qu'elle est exacerbée par ma contrée. En effet, la nuit est bien longue et les tempêtes si violentes au dehors, que la communauté est obligée de rester de longues heures enfermée. D'où l'importance de cette activité dans la vie tercienne.

Nous nous installons dans une salle immense afin que le plus grand nombre puisse participer. Cette salle pourrait être considérée comme la place d'un de vos villages traditionnels. Elle s'étend sous la banquise entre d'épais piliers de roche et de glace mêlés et elle est ponctuée par de petits foyers allumés sur des peaux imperméables à l'humidité. Tous sont assis sur des peaux, du phoque ou du manchot, les animaux les plus faciles à chasser. Tous, les amoureux, les ancêtres et les enfants, les femmes autant que les hommes…

Certains continuent quelque travail en train, non bruyant à la lumière des feux : couture, peinture, découpe de peau … ou jeux de stratégie avec cailloux osselets et coquillages…

Les narrateurs se succèdent avec quelques pauses, entourés de leur publique. Les plus jeunes jouent et vivent leurs histoires comme des acteurs théâtraux débordants d'une vitalité parfois exubérante, tandis que les plus vieux, par leurs récits captivent tout leur auditoire et cela simplement par leur élocution et leur diction sans faille… Ces rencontres avec l'imaginaire des jeunes et la mémoire des ancêtre favorise la cohésion du groupe, rapproche les terciens comme dans l'effort et la tâche et réchauffe les corps et les cœurs de tous les membres de la communauté.

C'est ainsi qu'en revenant de mon rite initiatique pour quitter l'enfance, j'ai retracé sous forme de balade rythmée ma chasse à l'ours qui me value une ovation (voire la chasse).

Je regrette parfois le temps où je fus membre de cette société, mais il s'agit plus de nostalgie que de regret. J'ai toujours eu plus besoin de liberté que mes semblables, et quoi de plus propice que les voyages et l'aventure pour narrer des exploits… Je sais qu'un jour, las ou trop vieux pour l'aventure, je retournerai chez moi raconter mes mémoires, y finir mon existence et y être enterré parmi les miens…

Coutumes de mon peuple 1, Hern l'explorateur

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