Bateau unique d'Océania
Les anciens
Les prophéties ont toujours offert, aux êtres qui y portaient attention, une réponse à leurs questions mais pas automatiquement celles complètes qu'ils espéraient. Avant l'avènement de la mémoire commune qui est la notre actuellement sur Océania, d'autres races avaient foulées les terres que nous avons depuis perdues dans la Grande guerre. En ces temps reculés, trois races antagonistes se livraient une guerre immuable et sans fin : les peaux vertes s'opposaient en des lieux souterrains avec les nains, qui eux même contestaient les droits des elfes sur les terres « d'en haut », que les Peaux vertes revendiquaient de même. Des siècles durant les trois nations usèrent de leurs forces, leurs tactiques, leurs avantages raciaux, de la puissance de leur foi en des dieux animistes et de leurs prophètes éclairés...
A une date que nul ne peut pointer sur un quelconque calendrier, une prophétie commune vint frapper les hauts visionnaires des trois races. Un jour viendrait une nouvelle race, adoratrice de dieux incarnés, déclarerait leur nation impie et les ferait disparaitre de la surface des terres de leurs ancêtres. Lors de l'unique trêve que cette guerre connue, les trois rois, les trois hauts prêtres et les trois prophètes se réunirent en une lieu neutre pour parler et décider des mesures à prendre pour contrecarrer cette prophétie. Les discussions prirent plus d'une demi année mais ils finirent par trouver une voie commune pour que leur race respective survive à l'arrivée « des autres »...
Trois élus furent envoyés sur une haute montagne où les pouvoirs primaux des trois races furent mis en commun pour y créer « le sanctuaire de la résurrection des peuples »... Le premier sort, des peaux vertes, fut lancé afin d'édifier le sanctuaire, d'empêcher aux élus durant une très longue période d'en partir. Le second, des elfes, offrit durant toute la période passée en ce lieu une immortalité aux deux races qui n'en disposaient pas. Le troisième, nanique, leur imposait une immunité aux attaques physiques, magiques et religieuses qui pouvaient être utilisées entre et contre eux.
Ils ne pouvaient partir du sanctuaire, ni s'y combattre durant des siècles...
Des milliers d'années plus tard, la guerre opposant les dieux et les titanides occasionna une restructuration de la nature du monde pour la faire devenir ce que nous connaissons en notre temps...Les peaux vertes, les elfes, les nains depuis longtemps disparus avaient chacun de leur côté créé des sanctuaires où ils avaient mis à l'abri ce qui caractérisait leur culture et leur race ainsi qu'une population jeune et sélectionnée pour la survie du sang. Chacun de ces lieux avaient été indiqués aux élus pour qu'une fois leur exil terminé, ils puissent, si la prophétie s'était avérée vraie, redonner à leur race la place qui était la leur dans le monde...
Sylnaldrianiel, Ouagott et Knarf avaient connu la folie de l'isolement, la perte de leur identité, la communion des trois races, les multiples tentatives d'assassinats des deux autres, les alliances impies à leur conscience et avaient sombré dans une sorte de stase qui les avait bercés durant des siècles leur retirant toute appréhension de ce qui se passait autour d'eux. Coupés des pouvoirs, des capacités, des essences qui faisaient qu'ils appartenaient à leur peuple, ils n'entendirent pas la plainte de l'extinction de ceux de leur sang... Mais ils ressentirent le choc de la grande guerre...
Quelques centaines d'années leur furent encore nécessaires pour se remettre de ce que l'oppression sanctuaire avait fait d'eux mais le déclic vint d'une vision qu'ils eurent quand, assez fort physiquement pour bouger, ils virent à la limite du sanctuaire qu'au lieu d'être devant la chaine montagneuse qu'ils avaient gravie des éons auparavant, une mer s'étalait à l'infini. Ne pouvant disposer en ce lieu de matériel pour affronter la mer, ils en virent à tailler un radeau de pierre, de cette pierre dont ils étaient encore prisonniers, de cette pierre contre laquelle la nature n'avait aucun pouvoir... Ce radeau restait leur prison mais une seule question taraudait leurs esprits : si la mer était montée si haut par-dessus la terre de leurs ancêtres, qu'était-il advenu des sanctuaires qui protégeaient l'essence de leur race ? Il leurs fallait retrouver ces lieux même si en leur conscience ils savaient que seul le radeau sanctuaire déciderait quand ils pourraient en descendre...
